La méthode AWARE
Découvrez dans cet article une autre méthodologie utilisée pour mesurer l'empreinte eau. Celle-ci a pour but de prendre en compte la raréfaction de l'eau dans la région où elle a été consommée, afin de mettre en valeur l'inégale répartition de l'eau dans le monde.


Pourquoi cette méthode ?
La méthode AWARE est une des techniques les plus utilisées dans le domaine de l'empreinte eau. Elle a été développée par le groupe WULCA afin d'essayer de créer une empreinte eau nouvelle par rapport à celle développée au début des années 2000 par le Water Footprint Network.
Qu'est-ce que c'est AWARE ?
La méthode AWARE (Available WAter REmaining) a pour objectif de mettre en valeur les différences de ressources en eau dans le monde. Pour caractériser ces écarts, elle pondère l'eau consommée par un facteur traduisant la rareté de l’eau dans la région où elle a été utilisée.
Ce choix part du principe que le calcul de l'empreinte eau se doit de prendre en compte les stress hydriques dans le monde, facteur de plus en plus important à cause du réchauffement climatique, qui augmente le nombre de sécheresses.
Elle considère que la consommation d'un litre d'eau n'a pas le même impact selon son lieu, voire sa période de consommation. En effet, un litre d'eau en Bretagne en novembre et un litre d'eau dans les Pyrénées-Orientales en août n'ont pas la même "valeur" : consommer ce litre d'eau n'a donc pas le même impact selon la situation.
Sur cette carte, on peut retrouver le facteur correspondant pour chaque région du monde. Le facteur est compris entre 0,1 et 100 et peut donc faire fortement varier l'empreinte eau. Si par exemple la région connaît d'importantes pénuries, le facteur sera plus élevé et donc l'empreinte eau démultipliée. Au contraire, si la région a assez de ressources, l'empreinte eau peut même se retrouver plus faible que l'eau réellement consommée.


Utilisation dans "Mon Empreinte Eau"
Dans notre calculateur d'empreinte eau, nous n'utilisons pas de données issues de la méthode AWARE, mais plutôt celles de la méthode du Water Footprint Network, afin d'avoir des données homogènes tout au long du test. Néanmoins, nous avons décidé d'inclure une carte superposant les facteurs donnés par WULCA pour le stress hydrique dans chaque pays, ainsi que l'empreinte eau de l'utilisateur dans chaque pays.


Cela nous permet de constater directement que certains pays dans lesquels nous consommons beaucoup d'eau virtuelle connaissent des difficultés liées à l'eau. On pourra donc observer que des pays comme l'Espagne, la Chine ou encore l'Australie nous fournissent beaucoup d'eau virtuelle pour nos produits consommés, alors qu'ils sont sujets à des sécheresses et pénuries d'eau durant l'année.
Depuis sa création, plusieurs bases de données ont décidé d'utiliser cette méthode pour caractériser l'empreinte eau de différents produits. Par exemple, en France, pour évaluer l'empreinte eau de la nourriture ou du textile, il existe Agribalyse et Ecobalyse respectivement, développées par l'ADEME. Sur le graphique, on peut observer la différence pour le textile entre la méthode AWARE et celle du Water Footprint Network.


On voit donc que l'un des principaux inconvénients de la méthode AWARE est qu'elle ne représente plus une consommation d'eau réelle. En effet, en multipliant un litre d'eau consommé par 50 par exemple, ce chiffre n'a plus de réelle signification, il peut seulement servir de comparaison avec d'autres données issues de la même méthode. Il est donc plus difficile de se rendre compte de ce que l'on consomme comme eau au quotidien, puisque ces 50 litres ne correspondent plus à de vrais litres d'eau.