Les couleurs de l'empreinte eau

La méthodologie que nous avons utilisée décompose l'empreinte eau selon l'usage que nous faisons de cette eau. Découvrez dans cet article comment les eaux bleues, vertes et grises sont catégorisées.

À quoi correspondent les couleurs ?

La décomposition de notre empreinte selon les couleurs "bleu", "verte" et "grise" nous vient du Water Footprint Network, qui propose cette idée afin de mieux traquer l'origine et l'usage de notre eau consommée. Avec cette méthode, on mesure l'eau utilisée tout au long de la production de nos biens de consommation. Les différentes couleurs catégorisent l'eau ainsi :

  • L'eau bleue représente les eaux prélevées sous-terre ou en surface.

  • L'eau verte représente l'eau de pluie stockée dans le sol majoritairement utilisée pour l'alimentation.

  • L'eau grise représente la quantité d'eau douce nécessaire pour diluer les polluants présents dans les eaux usées.

Un exemple : le téléphone portable

Pour s'approprier la méthode que nous utilisons, nous pouvons étudier un exemple concret, celui du téléphone portable. Pour évaluer le poids de chaque eau dans son empreinte, on doit d'abord identifier les différentes étapes de fabrication durant lesquelles de l'eau est utilisée. Il en existe trois principales :

  • l'extraction des matières premières (métaux rares, plastique, verre, etc)

  • l'assemblage et la manufacture du produit en usine

  • la fabrication des composants électroniques (batterie, circuit imprimé)

Pour l'eau bleue, on y retrouve déjà toute l'eau que nous utilisons dans notre foyer au quotidien. L'eau du robinet, l'eau pour se doucher, l'eau pour le lave-vaisselle : tout est bleu. En effet, ce sont des eaux extraites des sols ou en surface, traitées ensuite pour arriver dans nos foyers. Il existe pourtant d'autres usages de cette eau. Par exemple, pour l'alimentation, une partie de l'eau nécessaire à la culture de nos aliments provient de l'irrigation, c'est donc là aussi de l'eau bleue. Un autre usage majeur compris dans cette partie est celui dû aux pertes. Quand on produit de l'énergie hydraulique par exemple, l'eau perdue par évaporation dans les réservoirs est prise en compte dans l'empreinte bleue, tout comme pour les fuites dans les canalisations.

Des usages différents pour chaque eau

Afin de mieux comprendre les différentes catégories, nous pouvons regarder de plus près dans quels cas chacune est utilisée. Par exemple, l'eau bleue et l'eau verte peuvent être confondues et leurs différences d'usages ne sont pas forcément faciles à déceler. 

Explorer les données

Il existe de nombreuses données qui évaluent l'empreinte bleue, verte et grise de différents produits, ou de différents pays. Le Water Footprint Network a réalisé de nombreuses études pour essayer de quantifier cet aspect de notre empreinte environnementale qui n'est pas négligeable. 

Le reste peut provenir du transport ou du packaging par exemple. Par étape, on peut donc regarder s'il a fallu utiliser de l'eau de surface ou de l'eau de pluie, ou dans ce cas si l'élaboration du smartphone contamine de l'eau. Sur le graphique, on peut observer la part de l'empreinte totale de chaque étape, ainsi que la répartition bleu/vert/gris pour chaque étape. Finalement, on obtient les proportions suivantes sur l'empreinte totale de 12 760 litres : 

  • Empreinte bleue : 1460 litres soit 12%

  • Empreinte verte : 3720 litres soit 29%

  • Empreinte grise : 7580 litres soit 59%

L'eau verte, quant à elle, est majoritairement liée à l'empreinte alimentaire. Pour toute notre nourriture, le besoin en eau est majoritairement comblé par l'eau de pluie. Par exemple, pour produire des pommes, il faut en moyenne 68% d'eau verte, 17% de bleue et 15% de grise. On peut noter que l'eau verte est présente dès qu'il faut produire quelque chose à partir du sol. C'est ainsi que le numérique se retrouve avec une part d'empreinte verte proche de 30% à cause de l'extraction des matières premières nécessaires.

Enfin, l'eau grise retrace toute l'eau polluée au cours de la fabrication de nos produits, on en retrouve donc un peu partout. Pour l'alimentation ou le textile par exemple, c'est l'eau polluée par l'usage de pesticides. Dès qu'un processus industriel intervient dans la production d'un bien, il est assez probable que de l'eau grise soit utilisée.